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Meurthe ; arr. de Toul, cant. de Colombey. — Dans nos contrées, la rétribution était annuelle, et les parents étaient obligés de la payer, quel que fût le nombre de mois que leurs enfants fréquentaient l’école. Ils raisonnaient ainsi : Puisqu’il faut que nous payions pour toute l’année, nos enfants iront à l’école le plus souvent et le plus de temps possible. Mais aujourd’hui, on spéculera sur le temps, et moins les enfants iront à l’école, moins les parents auront à payer. Il est donc certain que le mode de rétribution mensuelle fera perdre à l’instituteur les trois cinquièmes au moins de son traitement éventuel, et à la génération naissante des campagnes les trois cinquièmes au moins de l’instruction qu’elle aurait pu recevoir encore mieux. J’aime à croire que M. le Ministre, touché de pareilles observations de tous les points du royaume, fera changer, et c’est le désir des communes, les dispositions de la loi concernant les rétributions mensuelles dont le mode ne convient nullement aux campagnes.

Moselle ; arr. de Metz. — L’écolage devrait être fixé par an.

Ardennes ; arr. de Mézières. — Que reste-t-il donc à faire pour que l’instruction ait atteint tout son développement dans ce canton ? fort peu de chose : que les maîtres ignorants disparaissent et fassent place à des instituteurs qui aient de la capacité et de l’aptitude.

Aube ; arr. de Bar-sur-Seine, cant. de Chaource. — Si les instituteurs étaient moins ignorants, les familles enverraient plus long-temps les enfants à l’école ; c’est ce qu’il est facile d’assurer, et c’est ce que l’expérience a confirmé pleinement : ainsi, par exemple, il y a un bon instituteur à Chesley, l’école est très-fréquentée, le nombre des élèves est de cent vingt, et les vacances ne sont que de trois mois.

Aube ; arr. de Troyes. — Le mérite supérieur du maître attire les élèves.

Dordogne ; arr. de Bergerac, cant. de Nontron Un fait dont j’ai pu me convaincre, dans le cours de ma tournée, c’est que là où l’instituteur a su, tant par ses connaissances que par sa conduite, s’entourer de la considération publique, les écoles sont assez fréquentées ; tandis que, là où il n’est pas à la hauteur de sa mission, l’école est presque déserte.

Eure ; arr. de Louviers, cant. d’Amfreville. — L’instruction n’est point aimée dans ce pays ; les habitants de ces communes négligent trop de faire fréquenter les écoles à leurs enfants : ce mal général doit aussi être attribué aux hommes chargés d’une mission importante. Le