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Hérault ; arr. de St.-Pons, cant. d’Olonzac. — La commune de Minerue n’a point d’instituteur et ne peut guère en avoir, à cause du peu de ressources qu’elle offre, tant par l’aridité de son sol que par la pauvreté et l’indifférence de ses habitants. Le conseil municipal, appelé à voter les 3 centimes exigés par la loi du 28 juin 1833, a répondu qu’il s’y refusait, attendu que les pères de famille ne voulaient pas envoyer leurs enfants à l’école.

Hérault ; arr. de Saint-Pons. — Dans les divers cantons que nous avons parcourus, il existe des communes, et en assez grand nombre, composées de plusieurs hameaux, trop éloignés du chef-lieu pour que les enfants puissent s’y rendre à l’école. Plusieurs maires nous ont émis le vœu qu’il fût formé des arrondissements d’école dans leurs communes respectives, et qu’il leur fût permis de partager entre toutes les écoles qui auraient été déterminées, la dotation que la commune est obligée de faire à celle du chef-lieu. Cette mesure nous paraît sage, nous disons même indispensable, et l’on trouverait des instituteurs, parmi ceux qui exercent actuellement, qui se contenteraient de ce partage. Leur capacité ne serait pas telle que la loi l’exige, mais elle serait suffisante, faute de mieux, pour ces malheureuses contrées plongées dans l’ignorance et la barbarie.

Jura ; arr. de Poligny, cant. de Salins. — Il faudrait qu’une partie notable du traitement fixe ne fût comptée que sur l’attestation du comité communal, que la classe n’a férié que pendant le mois de vacances, qui s’accorde partout aux époques voulues par les convenances locales.

Alpes-Hautes ; arr. de Briançon, cant. d’Argentière. — Il y a plus : comme on entend être servi en payant, le maître est obligé de garder ses élèves d’un crépuscule à l’autre, et n’a guère de congé que les dimanches et les fêtes, par bonheur pour lui, assez communes dans ces contrées, où l’on chôme encore comme aux siècles passés.

Alpes-Hautes, arr. d’Embrun, cant. d’Aiguilles. — Les pères de famille sont aussi sans merci pour les maîtres, qu’ils astreignent à faire chaque jour trois classes, séparées par de fort courts intervalles, et en ne leur laissant de relâche que les jours de dimanche et de fête.

Ardennes ; arr. de Fouziers. — La classe dure, pendant l’hiver, depuis six heures du matin, jusqu’à onze heures ; et depuis une heure de l’après-midi, jusqu’à sept. J’ai recommandé aux instituteurs de partager la classe du matin et celle du soir, par un repos d’un quart d’heure