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et nous n’avons pu lire sans étonnement qu’un instituteur français, faute de logement actuel, donnait tous les jours rendez-vous à son école sous le soleil d’Espagne, où il faisait la classe en plein air, delà le pont qui sépare les deux nations (29).

Heureusement, les sages dispositions prises par le Ministre pour l’exécution de la loi, les secours accordés aux communes qui n’ont pas craint les frais d’une construction destinée à leur école et le progrès du bon sens promettent qu’un pareil état de choses ne saurait durer long-temps (30). Et même à l’époque où ces renseignements ont été recueillis, aux observations raisonnables faites sur la nécessité d’améliorer le local de l’école, tout le monde ne faisait pas la réponse du paysan des Ardennes : « Pourquoi donc nos enfants n’y recevraient-ils pas l’instruction ? C’est bien là que nous avons été élevés, nous et nos pères (31). » Des améliorations notables étaient dès-lors remarquées dans un petit nombre de localités, dans l’arrondissement de Chaumont (Haute-Marne) par exemple, ainsi que dans celui de Neufchâteau (Vosges).

Toutefois, ces améliorations mêmes ne sont pas toujours conçues avec assez d’intelligence ; et, sans attribuer aux autorités plus d’action qu’elles ne doivent en exercer raisonnablement dans l’emploi des fonds votés à cet effet par les communes, nous croyons, dans l’intérêt de l’instruction primaire, qu’elles ne cessent de veiller avec exactitude à ce que ces frais, ordinairement considérables, ne soient pas bientôt inutiles par leur mauvais emploi. L’entrepreneur chargé par la commune de dresser et d’exécuter un plan d’école n’en connaît pas toujours suffisamment les besoins ; de là une distribution mauvaise, des dimensions mal assorties à la méthode qu’on y doit pratiquer. Souvent les nécessités les plus grossières ont été mises en oubli. Il ne faut pourtant pas