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rait connaître, chaque jour, de nouveaux termes, de nouvelles locutions, que le maître les accoutumerait à employer. L’usage du français une fois introduit dans l’école, les enfants se mettraient, presque d’eux-mêmes, à parler cette langue.

Par des récompenses offertes, chaque année, au meilleur et au plus prompt résultat, on pourrait très-facilement exciter le zèle des maîtres et celui des élèves.

Peut-être ainsi parviendrait-on, sinon à suffisamment applanir, du moins à réduire de beaucoup la double difficulté que présente la partie bretonne du Morbihan.

Nord ; arr. de Dunkerque, cant. de Bergues. — À Steenne, M. l’instituteur communal Fourcy, fait, par sa méthode d’écriture, faire des progrès en peu de temps, et fait parler français dans sa classe. Il exerce aussi la mémoire.

À Eringhem, M. l’instituteur Lenancker, Flamand, dans une commune où l’on ne parle que flamand, ne laisse parler que français, au point que presque toute sa petite classe entend le français et peut y être interrogée. Le maître a une bonne méthode d’interroger.

Basses-Pyrénées ; cant. de Saint-Jean-Pied-de-Port. — Rien de plus facile que d’apprendre à lire en basque et en latin, où les lettres conservent leur valeur naturelle ; j’insiste pour la lecture en français, je proscris l’usage de la langue et des exercices basques en classe, excepté pour le catéchisme du diocèse.

Bas-Rhin ; arr. de Schelestadt, cant. de Barr. — Déjà d’heureux essais ont été faits, et, à cette occasion, nous nous plaisons à mentionner d’une manière spéciale les heureux résultats qu’ont obtenus, dans toutes les écoles où ils sont introduits, les ouvrages de M. le professeur Wilm ; aussi, le conseil général, à la demande de M. le préfet du Bas-Rhin et de M. le recteur de l’Académie s’est-il plu à affecter des fonds pour répandre lesdits ouvrages gratis.

Bas-Bhin ; arr. de Strasbourg, cant. de Brumath. — Des salles d’asile viennent d’être créées à Saverne et à Bischwiller : l’exemple donné par ces deux communes sera sans doute imité par plusieurs. Aux avantages généraux de ces établissements, on peut en joindre un autre particulier à l’Alsace. Les enfants à qui l’on donnerait des conductrices françaises, apprendraient la langue nationale en même temps que la langue maternelle ; leurs organes s’assoupliraient aisément à une prononciation à laquelle ils ne se montrent si rebelles que parce qu’on commence à les y exercer trop tard.

Enseignée avec cette suite et cette persévérance, la langue française prendrait bientôt un rapide essor. Dans peu d’années elle pourrait recevoir un nouveau développement. Les ministres des différents cultes seraient invités à faire le catéchisme, à prêcher alternativement dans les deux langues. Le curé continuerait ainsi l’instituteur, et l’instruction religieuse compléterait et achèverait l’instruction scolastique ; l’Alsa-