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montrent fort négligents lorsqu’ils devraient redoubler de zèle, et charmés au fond d’être débarrassés d’un travail sans bénéfice, ils ont bientôt éconduit le peu d’enfants qui seraient tentés de rester, et dont l’exemple ne tarderait pas à trouver des imitateurs. L’école d’été pourrait aussi commencer de meilleure heure et finir plus tôt. Il y a des moments, dans l’année, où les travaux de la campagne réclament tous les bras. De courtes vacances seraient accordées aux époques de la fenaison, de la moisson et de la vendange. Quelques communes se sont applaudies d’avoir rendu l’école gratuite pendant l’été, au moyen d’une somme fixe payée à l’instituteur. Je crois aussi qu’une petite distribution de prix, faite avec quelque solennité, ne serait pas sans résultat. Avoir fréquenté l’école toute l’année serait, bien entendu, une condition sans laquelle on ne serait point admis à concourir. Un grand nombre d’enfants serait ainsi ramené aux écoles, mais il s’agit de les y retenir tous. On peut, je crois, y parvenir. Il y a dans chaque commune un homme qui, par la seule influence qu’il y exerce, peut obtenir ce que beaucoup ne croient possible qu’à la loi. Que MM. les curés et ministres ne se contentent pas d’exhorter à une fréquentation plus régulière et plus constante, qu’ils l’exigent ; ils ont un moyen d’y contraindre les plus rebelles, c’est de différer de deux ou trois ans l’époque de la première communion, pour ceux qui abandonnent l’école. Ce moyen, employé par plusieurs ministres protestants, a été couronné partout d’un plein succès. Presque toutes les familles, à la campagne surtout, sont impatientes de terminer au plus tôt l’éducation des enfants ; en retardant la première communion, MM. les curés se verraient d’abord assaillis par des réclamations. Il serait donc nécessaire qu’une circulaire de monseigneur l’évêque de Strasbourg les mît à l’abri des plaintes, des haines peut-être qui, sans cela, s’élèveraient contre eux, et auxquelles plusieurs n’oseraient probablement pas s’exposer. Indépendamment de ces moyens généraux, il en existe, sans doute, un grand nombre d’autres particuliers à chaque localité. Il y a, dans les différentes communes, certaines distributions, certains droits d’affouage ou autres dont on pourrait exclure ceux qui s’obstineraient à garder leurs enfants chez eux.

Haut-Rhin ; arr. de Colmar. — On devrait essayer d’imposer le paiement d’une rétribution aux enfants qui ne viendraient à l’école qu’en hiver, et d’en dispenser ceux qui la fréquenteraient toute l’année.

Seine ; arr. et cant. de Sceaux. — Les bureaux de bienfaisance pourraient aussi obtenir des résultats favorables à l’instruction primaire, en distribuant des secours plus larges aux parents dont les enfants fréquenteraient assidûment les écoles où ils sont admis gratuitement.

Seine-et-Marne ; arr. de Meaux, cant. de Claye. — Quelques personnes voudraient que la loi forçât tous les parents d’enfants en âge