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il ne serait pas rare de trouver des reptiles. » (Calvados.)

— « Le jour y est si faible qu’on ne peut y tailler une plume. En deux mois et demi les élèves ont perdu 39 jours de travail à cause de l’obscurité ; et en 19 jours l’école a perdu cinquante-quatre élèves qui se sont absentés par maladie. Aussi, l’aspect des enfants est triste comme le local humide qui les renferme. Au lieu de cette gaîté, de cette vivacité qui distinguent ailleurs les élèves de l’enseignement mutuel, vous ne trouvez ici que teints pâles, que visages abattus, que langueur dans tous les mouvements. Les parents, avertis par une fâcheuse expérience, retirent successivement les enfants de l’école. » (Vaucluse.)

— « L’école communale est si petite et si malsaine que, tous les hivers, il y a une épidémie qui enlève un grand nombre des enfants qui fréquentent l’école. » (Somme.)

Sinite parvulos venire ad me. C’est peut-être en voyant cette coupable indifférence, que l’Église, dans un grand nombre de communes, ouvre un asile à ces petits enfants délaissés. Sans doute il vaudrait mieux que l’école eût une place fixe et consacrée, plutôt que d’être obligée d’aller se rassembler sous le porche de la paroisse, et de servir de passage aux fidèles (26). Mais il y a quelque chose de touchant dans ce soin religieux avec lequel l’Église ramène sous son aile la jeunesse du village, tantôt lui livrant ses portiques, quelquefois l’intérieur de la nef, d’autres fois enfin, à défaut d’autre place, les logeant même sous le clocher (27).

C’est toujours, on le pense bien, un mauvais refuge contre les rigueurs de la saison que la charpente d’un clocher, ou le portail d’une église ; mais il n’est pas sans exemple qu’une commune n’ait eu à offrir à l’école aucun local, soit pour le louer, soit pour l’acheter (28),