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Seine-et-Marne ; arr. de Coulommiers, cant. de Rosoy. — La population des communes de ce canton, dont une partie notable est couverte de bois, est pauvre, mais très-laborieuse, et pendant l’hiver même, la faculté qu’ont les habitants d’envoyer les enfants faire du bois mort dans la forêt de Crécy, et dans les bois voisins, les détourne de les envoyer à l’école.

Marne : arr. de Sainte-Menehould, cant. de Dommartin-sur-Yère et Sainte-Menehould. — Tous les villages situés dans les bois ou près des forêts, n’envoient leurs enfants que peu de mois, chaque année, à l’école. Tels sont les villages de Givry et de Chatelier, dans le canton de Dommartin ; et ceux de Verrières et de la Grange, dans celui de Sainte-Menehould. Tant qu’il est possible de ramasser du bois ou de travailler dans les coupes, la plupart des enfants, et presque tous les habitants, se livrent à ce genre d’occupation. Dans le milieu même de l’hiver, si la température se radoucit par intervalle, l’étude est suspendue, et les enfants retournent à la forêt. La faine, le gland, les menus fruits de toutes sortes, sont des causes de retard ou d’interruption dans la fréquentation des écoles.

159. Voy. 157 Seine-et-Marne.
160. — 161. Voy. 148 Gironde.

Doubs ; arr. de Besançon, cant. de Marchaux. — Dans plusieurs de ces communes, ces petites écoles clandestines ont été fermées par ordre supérieur : cette mesure n’a pas ramené les enfants à l’école principale, et a souvent nui à l’instituteur autorisé, parce qu’on s’est imaginé que c’était dans l’intérêt de son école et sur sa demande que cette mesure avait été prise. Il en est résulté de graves désagréments pour quelques-uns.

Doubs ; arr. de Besançon, cant. de Boussières. — L’instituteur de Grand-Fontaine, qui ne manque ni de zèle, ni de capacité, se verra probablement forcé de quitter le poste qu’il occupe, parce que les maires des communes réunies à Grand-Fontaine se sont soulevés contre lui à l’occasion de la fermeture de leurs petites écoles.

Hérault ; arr. de Beziers, cant. de Roujan. — Il n’en est pas de même pour le canton de Roujan : ici, une observation nous a frappé ; c’est que l’instruction est plus florissante dans les communes où il n’y a qu’un instituteur, et la raison en est facile à saisir. Il n’y a pas encore de concurrence loyalement établie. Les mauvais maîtres qui se placent à côté des bons, écrasent ceux-ci par la vilité de leurs prix ; le véritable mérite est alors obligé de se retirer ou de se ravaler ; alors toutes les écoles tombent au niveau de la plus mauvaise.