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huit mois d’absence. Ils rapportent chez eux le désir de s’instruire, et veulent que leurs enfants acquièrent de l’instruction, parce qu’ils ont pu en apprécier les avantages dans leurs tournées ; aussi, trouve-t-on plus d’écoles, et des écoles mieux suivies dans ce canton que dans tous les autres du département.

Creuse ; arr. d’Aubusson et de Bourganeuf. — J’ajouterai que l’émigration annuelle met les hommes de ce pays en rapports fréquents avec ceux des provinces les plus lettrées, ce qui, en ouvrant leur esprit, leur fait sentir tout l’avantage qu’ils pourraient tirer de connaissances plus étendues. Toute la population (ou peut s’en faut) sait lire et écrire, mais faiblement : cette faiblesse des élèves vient de celle des maîtres et du peu de temps que les enfants consacrent à l’étude.

Haute-Vienne ; arr. de Bellac, cant. de Château-Pousat. — Dans les communes où il y a école, la moitié des enfants, à peu près, profite du bienfait de l’instruction. Il y a, dans cette contrée, beaucoup d’ouvriers qui ont coutume de s’expatrier tous les ans. Ils sentent davantage le besoin de posséder les premières notions des connaissances, et ils sont jaloux de les faire donner à leurs enfants.

Haute-Vienne ; arr. de Bellac, cant. de Saint-Sulpice. — Dans les communes pourvues d’écoles, les trois quarts des enfants vont y recevoir l’instruction. En général, le peuple qui s’expatrie pour aller chercher du travail ailleurs en sent toute l’importance.

Drôme ; arr. et cant. de Die. — Le canton de Die se divise naturellement en deux parties : les communes montagneuses et isolées et les communes en plaine, percées de routes. Les premières n’ont que de fort mauvais instituteurs, ou n’en ont pas du tout ; et les secondes ont des écoles où l’enseignement est en général dans un bon état. Cette remarque s’applique à la totalité de l’arrondissement de Die. En effet, les deux cantons de Crest et celui de Saillans sont plus civilisés que les autres ; ce sont là des faits bien tranchés et vérifiés dans tout le cours de ma tournée.

Lot-et-Garonne ; arr. de Villeneuve, cant. de Monflanquin et de Fumel. — La nature semble elle-même protester d’avance contre la réunion des communes, en posant des limites infranchissables, surtout dans la saison pluvieuse. Le cours de plusieurs ruisseaux, scindant quelques communes les plus rapprochées, arrête souvent pendant l’hiver toute communication ; le premier besoin serait donc de faire disparaître ces obstacles naturels, par des ponts qu’il serait facile d’établir et à peu de frais. Ce sujet nous amène tout naturellement à l’émission d’une idée qui pourra peut-être choquer quelques esprits, en ce qu’elle