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stituteurs parlent patois à leurs élèves, de telle sorte que ceux-ci sont incapables de comprendre les questions les plus simples si vous les leur faites en français. J’ai été obligé partout, excepté dans Hagetmau et Saint-Cric, de leur parler leur jargon.

Meurthe ; arr. de Château-Salins. — Les maîtres négligent d’expliquer à leurs élèves la signification des mots qu’ils voient. J’ai trouvé presque partout des perroquets ; ces pauvres enfants ignorent même les choses les plus simples, ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Leur intelligence n’étant pas développée, leurs progrès sont très-lents, et ils se dégoûtent facilement d’exercices où ils n’entendent rien ; aussi, parlent-ils patois tant qu’ils peuvent ; du moins, dans ce langage, ils se comprennent.

Basses-Pyrénées ; arr. de Mauléon. — Les instituteurs parlent en général tous en basque à leurs élèves. Je leur ai vivement recommandé de faire la classe en français.

Basses-Pyrénées ; arr. et cant. de Mauléon. — J’ai exigé des instituteurs l’abolition entière de l’usage de la langue basque en classe. Je leur ai fait sentir combien il importe à nos enfants d’apprendre et de parler la langue de la nation pour tous les usages de la vie sociale. Je leur ai également recommandé d’abandonner entièrement la pratique de la lecture basque, suivie dans tous les temps dans leurs écoles, d’y substituer exclusivement les alphabets syllabiques français, les seuls qui conviennent à la première enfance.

Basses-Pyrénées ; arr. de Pau. — Une coutume invétérée chez beaucoup de maîtres est celle de faire réciter le catéchisme en patois, bien qu’il soit écrit en français, de parler patois aux élèves et de les tutoyer.

Côte-d’Or ; arr. de Beaune, cant. de Nolay, Bligny, Pouilly et Liernais, Gevrey. — Dans quelques écoles, introduction du patois par le fait des élèves ou de l’instituteur, ou de la femme de l’instituteur.

Lot ; arr. de Figeac, cant. de Cajarc. — L’instruction primaire n’est guère plus florissante dans le canton de Cajarc que dans celui de Limogne. Cependant, il m’a semblé que l’usage de la langue française, dans les écoles, y est plus répandu ; mais que de choses il reste encore à faire pour qu’elle devienne familière ! Et cependant, tant qu’on n’aura point obtenu ce résultat, les progrès de l’instruction primaire seront toujours fort lents et incertains. L’instruction primaire, elle-même,