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Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan. — Doit-on être surpris que toutes les leçons orales, données dans les écoles rurales, le soient dans ce langage barbare ! Il me serait facile de citer des maires et même des instituteurs, à qui j’ai été obligé de faire traduire mes questions en catalan ; c’est là un des plus grands obstacles à l’instruction primaire.

Doubs ; arr. de Pontarlier, cant. de Levier. — Le patois est en usage parmi les élèves dans la classe.

Meurthe ; arr. de Lunéville, cant. de Blamont. — La lecture des imprimés est passable ; mais elle se ressent partout de l’accent et du patois du pays.

Basses-Pyrénées, ; arr. d’Oloron. — L’instruction primaire n’est guère avancée dans la commune d’Esquiule, malgré que cette commune ait un instituteur communal et quatre instituteurs libres dans les hameaux ; ils savent à peine lire et écrire ; ils ne parlent que basque. Il est impossible de leur rien faire comprendre, et ils se livrent, en général, aux excès de la boisson.

Pyrénées-Orientales, arr. de Perpignan. — Comment, en effet, espérer que nos livres français soient jamais compris des élèves, quand ils le sont à peine de certains instituteurs ? C’est au directeur de l’école normale qu’il appartiendra de commencer cette réforme par l’interdiction absolue de l’idiome catalan dans cet établissement.

Bas-Rhin ; arr. de Schelestadt, cant. de Markolsheim. — Beaucoup refusent, sous de ridicules prétextes, de faire apprendre le français et le calcul à leurs enfants. Il faut le dire, plusieurs maires partagent et favorisent même ces préjugés de leurs administrés. Partout, on regrette vivement que la loi n’ordonne pas de mesures coercitives contre les mauvaises dispositions des familles, peu éclairées sur leurs véritables intérêts. Le sieur W…, instituteur à Richtalsheim, est badois ; il ne parle pas le français ; il l’écrit cependant et le lit assez bien.

Bas-Rhin ; arr. de Schelestadt, cant. de Barr. — Il n’y a qu’un très-petit nombre d’instituteurs dans ce canton, qui sachent, comme il le faudrait, les deux langues qu’ils doivent enseigner à leurs enfants. Presque dans toutes les écoles, la prononciation, surtout celle du français est vicieuse, et peu conforme aux règles que la grammaire établit à cet égard. Les instituteurs eux-mêmes ne la connaissent pas bien. Il en est de même pour les règles de la grammaire en général, et en particulier pour celles de l’orthographe.

Haut-Rhin ; arr. d’Altkirch. — Dans plusieurs communes, l’instituteur ne sait pas un mot de français.