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dès le commencement de mars, ils retournent aux travaux de la campagne, et perdent pendant les huit autres mois de l’année une partie de ce qu’ils ont appris pendant l’hiver ; d’où il résulte qu’ils ne fréquentent l’école que seize mois environ.

Aisne ; arr. de Château-Thierry, cant. de Condé. — Dans toutes les écoles de campagne, les enfants n’entrent en classe qu’après la Toussaint, pour en sortir dans le courant de mars. Ainsi, c’est donc pendant les mois les plus rigoureux de l’hiver qu’ils vont à l’école. La courte durée des jours, l’éloignement des hameaux, les mauvais chemins, sont autant de causes qui abrégent le temps de l’étude des enfants, et les huit mois, qu’ils passent sans s’en occuper, les ramènent au même degré d’ignorance où ils se trouvaient l’année précédente.

Aisne ; arr. de Soissons, cant. d’Ailly. — Pendant les six mois de loisir, les écoliers oublient ce qu’ils ont appris l’hiver.

Aisne ; arr. de Soissons, cant. de Vailly. — Et puis, dans beaucoup de communes, les parents se refusent à envoyer leurs enfants à l’école dans l’été ; habitude funeste.

Aube ; arr. d’Arcis-sur-Aube, cant. de Ramerupt. — Pendant l’été, l’enfant oublie une partie du peu qu’il savait, et bientôt il se trouve trop grand pour aller à l’école.

Aveyron ; arr. de Saint-Affrique, cant. de Carmes. — Si les élèves ne font pas de progrès, c’est principalement par la faute des parents qui n’envoient leurs enfants à l’école que cinq mois de l’hiver ; pendant les autres sept mois, ils oublient ce qu’ils ont appris, et c’est toujours à recommencer.

Aveyron ; arr. d’Espalion. — C’est toujours à recommencer avec des enfants qui oublient pendant l’été ce qu’ils ont appris l’hiver. Et, après plusieurs années ainsi passées, les enfants se retirent, ne sachant presque rien, et ne le sachant que très-imparfaitement.

Meurthe ; arr. de Sarrebourg, cant. de Lorquen. — La grande majorité des écoles rurales de ce canton sont peu régulièrement suivies pendant les cinq mois d’hiver, et absolument désertes durant l’été ; si bien qu’à chaque nouvelle rentrée de novembre, il faut faire, en quelque sorte, un nouveau commencement, et qu’au moins un mois s’écoule avant que les élèves soient remis dans l’état où ils se trouvaient à la sortie de Pâques.

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Aveyron ; arr. de Millau. — Ces jeunes enfants, transis de froid en arrivant en classe, attendent, tout accroupis, de pouvoir dire leur