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Basses-Alpes ; arr. de Forcalquier, de Digne et de Sisteron. — Dans les arrondissements de Forcalquier, de Digne et de Sisteron, qui se composent ensemble de cent quatre-vingt-onze communes, la moitié de ces communes n’ont leurs écoles ouvertes que pendant six mois de l’année (du mois de novembre au mois de mai) ; il résulte d’une si longue interruption, que les enfants oublient en été ce qu’ils avaient appris pendant l’hiver ; que c’est toujours à recommencer, et qu’en quittant définitivement l’école, après six, huit semestres d’études, ils sont, généralement, presque aussi ignorants qu’ils l’étaient en y entrant.

Ardèche ; arr. de Tournon, cant. de Tournon et de Satillien. — Dans toutes les communes rurales, les enfants, en grande majorité, ne vont guère à l’école que quatre ou cinq mois chaque hiver ; cela, joint aux mauvaises méthodes encore généralement suivies, il n’est pas étonnant, s’ils en sortent, après cinq ou six hivers, sans savoir grand’chose.

Ardennes ; arr. de Réthel. — La série des livres en usage dans presque toutes les communes rurales est à réformer ; à peine les élèves savent-ils lire couramment au bout de quatre à cinq ans.

Ardennes ; arr. de Réthel, cant. de Réthel. — Les écoles que j’ai visitées dans ce canton ne sont fréquentées que depuis le mois de novembre jusque vers le milieu de mars, par le plus grand nombre des élèves ; ceux qui y restent au-delà, et pendant quelques mois de la belle saison, ne sont que des enfants dont les parents se débarrassent pour aller à leurs travaux. Les élèves y sont admis dans un âge si peu avancé, qu’il en résulte des inconvénients sous le rapport de la salubrité, de l’ordre et de la discipline.

Aveyron ; arr. d’Espalion. — D’un autre côté, les habitants de ces pays pauvres et agricoles n’envoient leurs enfants chez l’instituteur que pendant quelques mois de l’hiver ; et la plus grande partie de l’année, ils les occupent à la garde des bestiaux ou à d’autres travaux champêtres. Ils regrettent même le temps qu’ils passent chez l’instituteur ; ils le trouvent toujours trop long : or, il est facile de concevoir qu’une instruction ainsi morcelée, donnée, pour ainsi dire, à bâton rompu, ne peut qu’être insuffisante et mauvaise.

Charente-Inférieure ; arr. de Jonzac. — Il faut remarquer que les trois années que les enfants passent à l’école, ne sont habituellement que de quatre mois de travail ; les écoles sont vides l’été.

Doubs ; arr. de Besançon, cant. d’Ornans. — On ne doit pas s’en prendre entièrement au peu d’instruction des instituteurs, si l’enseignement est fort peu avancé dans le plus grand nombre des écoles du canton, et en général de l’arrondissement, mais bien au peu de temps que