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de pourvoir à tout, à ses propres frais, se trouvait dans l’impuissance de le faire d’une manière convenable ; de là vient que les salles d’école sont si étroites, si malpropres, si misérables ; en un mot, de là vient aussi, en partie, que l’instituteur, pauvrement logé et mesquinement rétribué, n’obtenait pas dans l’intérieur de l’école ce respect, et hors de l’école, cette considération si nécessaire à ses succès ; de là vient enfin que, souvent, il était peu vigilant sur lui-même, et contractait des manières inséparables d’une position trop indigente.

Gers ; arr. de Lectoure, cant. de Mauvezin. — À Gaudanville, les particuliers qui ont de l’aisance, n’envoient pas leurs enfants à l’école, ou les retirent quand ils savent signer leur nom.

Meurthe ; arr. de Lunéville cant. de Baccarat et de Gerbéviller. — En considérant la protection si active que le gouvernement accorde à l’instruction primaire, on pourrait croire que l’ignorance est, ou sera bientôt bannie de nos campagnes. Cependant, après avoir examiné la capacité et le zèle des maîtres, le mobilier et le local des écoles, les habitudes prises dans un grand nombre de communes, le choix des livres, l’avarice et l’insouciance de beaucoup de parents, la négligence de quelques maires, l’opposition indirecte de quelques curés, on trouve encore mille obstacles à détruire, mille abus à réformer pour obtenir des résultats satisfaisants.

Une réforme à opérer et qui, en occasionnant peu de frais, serait féconde en résultats utiles, consisterait à fournir, à chaque école, assez de tables pour tous les enfants, sans exception. Alors, les plus jeunes ne seraient plus relégués à l’écart sur des bancs, privés de la leçon d’écriture.

Orne ; arr. de Mortagne, cant. de Tourouvre. — En général, il y a bien peu de zèle pour l’instruction primaire dans ce canton. Des écoles qui s’y trouvent, deux sont presque désertes, celles de Lignerolles et de Prépotin. Ces deux communes sont très-pauvres.

Les habitants ne comprennent pas comment l’instruction qu’on veut leur donner pourrait diminuer leur misère. On pense de même sur plusieurs autres points.

Ariège ; arr. de Foix, cant. de Foix et de Labartide-de-Seron. — Il suffit de dire que sur douze communes, il n’y a qu’une école, celle de Labartide-de-Seron. Il y en avait une à Durban, une autre à Cadarcet ; les instituteurs en ont été chassés par la misère et l’indifférence des parents. C’est que ces communes, ne vivant que du produit du sol et des bestiaux, et la plupart des habitants étant fermiers, tous leurs efforts tendent à la prospérité matérielle ; leur intelligence ne s’exerce que sur des objets de première nécessité, ils vivent pénible-