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aura mieux fait connaître tout le prix, elle pourra se dispenser d’être libérale : elle doit craindre aujourd’hui la parcimonie plus que la profusion (385) ; il faut qu’elle alimente une grande famille, celle des indigents de France, pour lesquels le bienfait de l’instruction n’est maintenant encore qu’une promesse illusoire, s’il leur faut payer à beaux deniers comptants, qu’ils n’ont pas, un bien qu’ils n’estiment guère (386).

Tel était sans doute le but du Ministre de l’instruction publique, M. Guizot (387), lorsqu’il a fait composer, pour les écoles, 5 manuels qui embrassent en effet, avec le système légal des poids et mesures de M. Lamotte (388), toutes les branches de l’instruction élémentaire : ce sont l’Instruction morale et religieuse, l’alphabet et premier livre de lecture, la petite arithmétique, la petite grammaire des écoles primaires (389), le manuel d’histoire et de géographie.

Ces ouvrages, joints à ceux que le besoin des localités (390) ne peuvent manquer de faire naître, contribueront puissamment, avec le Journal officiel fondé par M. Guizot, sous le titre de Manuel général de l’Instruction primaire, à répandre les connaissances utiles et à améliorer l’enseignement (391).

D’un autre côté, les instituteurs n’auront plus à se plaindre d’être obligés d’acheter à grands frais (392), dans la ville voisine, des livres qui ne sont pas de leur coût, faute de trouver sous leurs mains les meilleurs. Des dépôts sont établis aujourd’hui dans tous les chef-lieux de quelque importance par les maisons de librairie les plus accréditées de la capitale, et les plus honorablement connues dans cette spécialité (393).