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CHAPITRE VII.

LIVRES ÉLÉMENTAIRES.

Tout était à faire dans l’instruction primaire : et, depuis les bâtiments jusqu’aux maîtres, depuis le goût de l’étude qu’il fallait faire germer au sein de l’ignorance, jusqu’aux livres qui devaient aider à la détruire, c’était tout un monde à créer. Qu’on ne nous accuse point d’injustice envers les louables tentatives faites avant la loi. Nous n’ignorons pas que, sous la restauration, des sociétés s’étaient élevées pour encourager l’instruction populaire, et même en dépit de son mauvais génie, le gouvernement déchu, quelquefois par vergogne, souvent par la force des choses, faisait à regret des concessions qu’il sentait lui-même contraires à sa direction et funestes à son principe. Mais tous ces essais, même les plus heureux, influaient peu sur le sort de l’instruction primaire en France. Quelques écoles étaient fondées, encouragées, aidées, mais sans ensemble, et les résultats de l’inspection prouveraient au besoin le peu de succès qu’avaient eu jusqu’alors toutes les tentatives.

Parmi ces plaies honteuses qui restaient à guérir, la déplorable médiocrité des livres destinés à l’enseignement élémentaire appelait tout d’abord l’attention, car