Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

maître devient si considérable que le temps même ne lui suffit plus pour donner à chaque élève les soins nécessaires, le mérite qui lui assurait, selon nous, l’avantage sur les autres, n’existe plus, le maître ne pouvant se multiplier assez pour se donner tout entier à l’instruction de tous.

Alors, faute de mieux, il est nécessaire qu’il imagine une combinaison économique pour ménager son temps et ses soins, de telle sorte que toute sa classe en profite. C’est alors que la méthode simultanée vient à son secours. Vos trente élèves, dit-elle au maître, à raison de six heures de classe par jour, ne pouvaient avoir tour-à-tour que dix minutes de leçon, et en deux fois : ces cinq minutes sont évidemment trop peu de chose, pour leur permettre quelques progrès. Dans ce nombre d’enfants, il y en a qui savent à peu près lire de la même manière, qui ont commencé ensemble à écrire ; faites en des groupes peu nombreux, cinq divisions par exemple : assignez leur des lectures en commun, des travaux pareils, etc.. Vous ne pouviez trouver en votre personne un maître pour chaque enfant, et par ce moyen, vous aurez amené vos trente élèves à n’en plus représenter que six. Ce que votre enseignement aura perdu à ne plus s’adresser spécialement à chaque individu, il le retrouvera dans une force nouvelle créée par cette combinaison, l’émulation.

Dans ce système, il n’est point nécessaire que tous les enfants qui composent une division soient examinés chaque fois ; ceux qui n’auront pas été interrogés par le maître n’en auront pas moins profité des questions adressées à leurs camarades, des réponses faites par eux, de la comparaison des devoirs bons et mauvais, et, d’ailleurs, sans trop se reposer sur de pareils aides, l’instituteur peut encourager les premiers de table en