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Phénice.

Que n’ai-je des ailes pour voler !

Camilo.

Calmez-vous, madame.

Phénice, en faisant le signe de la croix.

Dieu puissant ! Jésus ! Jésus !

Célia.

Comme vous vous signez !

Phénice.

Je suis femme, et je sens vivement une injure. — Mais, pardonnez, don Juan ; trois mille ducats de moins ne paraîtront pas sur ma fortune.

Dinarda.

Si cette perte ne vous afflige pas, mon bien, je n’y ai aucun regret.


Entrent DON FÉLIX, DONATO et deux Militaires.
Don Félix, aux Militaires.

Ils sont entrés tous les deux dans cette maison. Je les ai vus.

Phénice.

Que signifie cette visite ?

Célia.

Cela est drôle ! des gens qui viennent assister à une noce couverts de leurs manteaux.

Don Félix.

Poursuivez, continuez, ne vous dérangez pas ; nous n’avons pas de mauvaises intentions.

Le Capitaine.

Alors dépouillez vos manteaux. Sans quoi, vive Dieu ! je vous ferai sortir plus vite que vous n’êtes entrés.

Don Félix, écartant son manteau.

Bien que les menaces ne m’effrayent pas, je puis et je dois me montrer à visage découvert. — Je suis Espagnol, et j’arrive de Séville à votre recherche, don Albano.

Albano.

Don Félix !

Don Félix.

Oui, don Félix, qui voudrait vous parler seul à seul dans le champ.

Albano.

Je n’ai jamais refusé, vous le savez, et je ne refuserai jamais un rendez-vous d’honneur : je vous suis.

Dinarda.

Un moment, arrêtez, Expliquez-vous, dites-moi les motifs qui