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Phénice.

Mesurez un peu vos discours, mon ami ; il y a ici un démon.

Tristan.

Pauvre jeune homme ! dans quels filets il est tombé !… Il lui a donné un chat, et elle se conduit en vrai matou[1].

Il sort.
Trebiño.

Je ne joue plus.

Phénice.

Qui a gagné, pour que je lui fasse mon compliment ?

Campuzano.

C’est moi, ma belle ; votre maison m’a porté bonheur. (À Célia.) Voici l’étrenne, ma charmante.

Célia.

Grand merci, seigneur cavalier.

Le Capitaine.

Avez-vous ici de quoi manger ?

Phénice.

Nous le trouverons bien.

Le Capitaine.

Holà, valets !

Phénice.

Ils sont là tous les deux.

Les Domestiques s’approchent.
Le Capitaine.

Que Cosmillo et Peralta aillent nous chercher quatre chapons, six perdrix et trois lièvres.

Campuzano.

Et du vin ?

Le Capitaine.

Quatre outres[2].

Campuzano.

Et du fruit ?

Le Capitaine.

Des poires et des melons.

Phénice, aux Domestiques.

Vous avez entendu ? Allez.

Les deux Domestiques sortent.
Le Capitaine.

Vous ne connaissez pas, mes amis, l’appartement de Phénice ?

Orozco.

À en juger par cette pièce, il doit être curieux.

Le Capitaine.

Venez, que je vous montre son salon et sa chambre à coucher.

  1. Il y a ici un jeu de mots intraduisible sur gatazo, qui signifie en même temps matou et escroquerie.
  2. Quatro pellejos.