Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Don Juan.

Comment faire pour éloigner don Louis et pour que je reste seul ?

Citron.

Je vais crier comme si l’on m’égorgeait, et je prendrai la fuite.

Don Juan.

L’idée est excellente.

Citron, s’enfuyant.

On me tue ! On me tue ! Au secours !

Don Louis.

Qu’est-ce donc ?

Don Juan.

Quelque querelle sans doute.

Don Louis.

Je vais voir ce que c’est.

Don Juan, s’approchant de Léonarda.

Un moment, de grâce ! Encore un moment ! C’est moi, c’est don Juan d’Aguilar qui vous parle.

Léonarda.

Est-ce que ce n’était pas vous tout à l’heure ?

Don Juan.

C’était don Louis de Ribera.

Léonarda.

Hélas ! monseigneur, je croyais parler à vous.

Don Juan.

En vérité ?

Léonarda.

Certainement.

Don Juan.

Vous rendez la joie à mon cœur… mais don Louis vous aime ?

Léonarda.

Je ne sais s’il m’aime ou s’il m’ennuie.

Don Juan.

Soyez indulgente pour lui ; car c’est à lui que je dois mon bonheur présent et tout le bonheur que j’espère. — Quand pourrai-je Vous voir ?

Léonarda.

Demain, je pense.

Don Juan.

Comment puis-je aimer sans savoir qui ?

Léonarda.

Silence ! On revient.


Entrent DON LOUIS, CITRON et DIONIS.
Don Juan.

Que s’est-il donc passé ?