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Henri.

Voyons.

Deuxième Musicien, chantant.

J’aime les fillettes
Vives et coquettes…

Henri.

Assez ! moi je ne les aime pas. Il faut, ce me semble, prendre l’amour au sérieux.

Troisième Musicien.

Si vous le permettez, je crois que je pourrais vous chanter un air à votre goût.

Henri.

Essayez donc.

Troisième Musicien, chantant.

Allez, soupirs, allez vers mon amie,
Et dites-lui combien je souffre, hélas !
Mais si ma belle est encore endormie,
Ô mes soupirs, ne la réveillez pas.

Henri.

L’excellente chanson ! C’est parfait ! c’est charmant !

Troisième Musicien.

Elle vous plaît donc ?

Henri.

On ne peut plus. Elle répond à merveille à la situation de mon âme. Qui l’a faite ?

Troisième Musicien.

C’est moi, monseigneur.

Henri.

Vous êtes un homme admirable. — Les paroles et l’air me vont au cœur. — Chantez. Recommencez.

Allez, soupirs, allez vers mon amie…


Entre UN DOMESTIQUE.
Le Domestique.

Seigneur, le Maure à qui vous avez ordonné de faire cette figure[1] désire vous parler.

Henri.

Qu’il entre.


Entre ZULIM ; il tient à la main un papier.
Zulim.

Je me prosterne à tes pieds.

Henri.

Relève-toi. — Eh bien ! que t’a appris ta science ?

Zulim.

Vénus, placée en face de la Lune et la regardant fixement, m’indique que tu ne peux pas réussir. La présence de, Mars — que tu

  1. Une figure d’astrologie, un thème céleste.