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Don Félix.

Parce que je ne peux pas lui donner la seule chose que le monde recherche aujourd’hui. La vertu n’est pas une dot, et chacun veut de l’argent. Or, ma sœur n’a que sa vertu.

Henri.

Don Arias, voilà une de ces occasions où doit se montrer la justice d’un prince. — (À don Félix.) Vous ne sauriez dire combien je suis affligé de voir que la fortune n’ait pas mieux traité un gentilhomme aussi distingué. Restez auprès de moi ; je veux vous être utile et rétablir vos affaires.

Don Félix.

Seigneur, je vous baise les pieds.

Henri.

Je verrai l’emploi qui peut convenir à votre qualité.

Un Domestique.

Seigneur, tout ce que vous avez demandé est prêt.

Henri.

Et le roi ?

Le Domestique.

Il vous attend, ainsi que le grand maître.

Henri.

Félix, nous nous verrons demain.

Don Félix.

Que le ciel vous conserve, monseigneur ! Ma sœur et moi nous ne cesserons de faire des vœux au ciel pour la prospérité et la gloire de votre altesse.

Henri.

Votre sœur… Comment se nomme-t-elle ?

Don Félix.

Dorothée.

Henri.

C’est bien.

Don Félix sort.
Don Arias.

Quel est votre projet, seigneur ?

Henri.

Peux-tu le demander ?

Don Arias.

Vous avez déjà l’écuyer et le frère.

Henri.

Ah ! mon ami, pour ces deux yeux-là je donnerais tout l’or du monde.