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Henri.

Très-belle, et avec un formidable appareil.

L’Écuyer.

Qu’elle entende les grelots, et la voilà au balcon.

Il sort.
Le grand Maître.

Ce vieux a une figure grotesque.

Henri.

Allons nous habiller. La nuit se hâte de paraître pour que nous puissions sortir.

Le grand Maître.

Le roi sera-t-il déjà vêtu ?

Don Arias.

Je le crois. Comme vous savez, il est très-vif.

Henri.

Il m’est venu un caprice.

Le grand Maître.

On peint l’Amour sous les traits d’un enfant.

Don Arias.

Sa mère saura le former.

Le grand Maître.

Sur mon âme, vous êtes pris.

Henri.

Belle adorée, c’est toi que je veux. Courons à sa maison.

Ils sortent.



Scène III.

Dans la maison de don Juan.


Entrent DON JUAN et CHACON, avec chacun un bouclier.
Don Juan.

J’ai pris à la hâte ma cotte de mailles. C’est une nuit d’aventures.

Chacon.

Votre bon ange vous a bien conseillé. — Pour moi, je n’aime pas ces nuits-là.

Don Juan.

Les nuits d’aventures, disait un homme d’esprit, sont des nuits de malheur.

Chacon.

Béni soit celui qui a inventé les cottes de mailles ! Quand celle que je porte à tous les jours sera usée, j’en choisirai une de la meilleure espèce.

Don Juan.

C’est une excellente défense. Cela vaut mieux qu’un ami ; cela vaut mieux qu’un mur pour s’appuyer.

Chacon.

Et moi je sais quelque chose qui vaut encore mieux que ça.