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ment distribués à tous les hommes pour les sustenter tous également[1].

Putiphar.

Puisse le ciel, ô Sauveur ! augmenter tes années et ta gloire !

Joseph, toujours monté sur son char, et le Cortége s’éloignent aux sons de la musique.
Delfa.

Qu’en dis-tu ?

Nicèle.

Je suis étonnée de voir tant de grandeur.

Delfa.

Ce que Dieu a élevé, lui-même le soutient ; et l’on ne doit pas craindre que l’envie puisse détruire une si juste faveur.

Nicèle.

Je vois avec chagrin la gloire où il est parvenu.


Entre PUTIPHAR.
Putiphar.

Toi, ici, Nicèle ?

Nicèle.

Seigneur…

Putiphar.

Toi à la porte du palais ?

Nicèle.

Je suis venue ici, inconnue[2], au milieu de la foule du peuple, avec le désir de voir notre esclave.

Putiphar.

Tu ne parles pas comme il convient. — D’après l’ordre du roi, tous nous devons l’appeler le Sauveur.

Nicèle.

Que je l’appelle le Sauveur ?

Putiphar.

Ne nous a-t-il point sauvés ? N’est-ce point par lui que tu existes ?

Nicèle.

Pourquoi tenir ces discours flatteurs ? Ici personne que moi ne t’entend ?

Elle sort.


Entre JOSEPH.
Joseph.

Général, vous laisserez entrer qui voudra.

Putiphar.

Puissiez-vous vivre éternellement !

Joseph.

Levez-vous ; car je n’oublie pas que vous avez été mon maître.

Putiphar.

Rien ne rehausse votre grandeur comme votre prudence et votre

  1. Nous avons traduit mot à mot Voici le texte de ce curieux passage :

    Los frutos del linage humano herencia
    Queden con igualdad distribuidos,
    Dando sustento á todos igualmente.

  2. Je suis venue ici incognito (encubierta).