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Frondoso.

Est-ce bien vrai ?

Laurencia.

Oui, c’est Fontovéjune.

Frondoso.

Et moi, comment t’ai-je tuée ?

Laurencia.

Par l’amour que tu m’as inspiré.

Ils sortent.



Scène VIII.

La cour d’Isabelle.


Entrent LE ROI et LA REINE.
La Reine.

Je ne croyais pas, seigneur, vous trouver ici ; et je bénis mon sort qui m’a procuré ce plaisir.

Le Roi.

C’est toujours avec le même bonheur que je vous vois ; et comme j’allais en Portugal, j’ai voulu passer par ici.

La Reine.

Dans les circonstances où nous sommes, je serais fâchée que votre majesté se fût dérangée pour m’être agréable.

Le Roi.

Comment avez-vous laissé la Castille ?

La Reine.

En paix, et parfaitement tranquille.

Le Roi.

Cela ne m’étonne pas, puisque vous vous étiez chargée de la pacifier.


Entre DON MANRIQUE.
Manrique.

Le grand maître de Calatrava, qui arrive à l’instant, demande la faveur d’être admis en votre présence.

La Reine.

Je désirerais le voir.

Le Roi.

Je vous engage ma foi, madame, que malgré son extrême jeunesse, il est un vaillant soldat.


Entre LE GRAND MAÎTRE.
Le grand Maître.

Rodrigue Tellez Giron, grand maître de Calatrava, qui ne cessera de célébrer vos louanges, vous demande humblement pardon. Je vous l’avoue, j’ai été trompé, et cédant à de mauvais conseils, je ne me suis pas conduit à votre égard comme je l’aurais dû. Les avis