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velle. Seigneur, vous êtes juste, et vous punirez, j’espère, ces barbares de leur exécrable forfait. Le sang de Fernand Gomez demande vengeance contre ses assassins.

Le Roi.

Tu peux être assuré que ce crime ne demeurera pas impuni. Je suis tout ému de ce récit. Qu’un juge aille sur-le-champ sur les lieux ; qu’il informe, et châtie les coupables d’une manière exemplaire. Un capitaine l’accompagnera pour sa sûreté. Il importe que tant d’audace soit punie au plus tôt. — Que l’on soigne les blessures de ce soldat.

Ils sortent.



Scène V.

La place de Fontovéjune.
Entrent les Paysans et les Paysannes, précédés de la musique ; on porte sur la pointe d’une lance la tête du commandeur.
Tous.

Qu’Isabelle et Ferdinand
Vivent mille ans,
Et meurent les tyrans !

Barrildo.

Chante ton couplet, Frondoso.

Frondoso.

Eh bien, soit pour mon couplet ! mais s’il y manque un pied par hasard, qu’un plus habile le raccommode.

Vive le roi Ferdinand
Et la reine Isabelle,
Qui s’aiment tendrement,
Elle digne de lui, lui digne d’elle !
Que l’archange saint Michel
Veille sur eux du haut du ciel ;
Qu’ils vivent mille ans,
Et meurent les tyrans !

Laurencia.

À ton tour, Barrildo.

Barrildo.

Volontiers. — J’y ai déjà pensé.

Pascale.

Alors ce sera fameux.

Barrildo.

Vivent nos deux rois,
Tous deux à la fois !
Que vainqueurs des géants
Ils vivent mille ans,
Et meurent les tyrans !

Tous.

Qu’ils vivent mille ans,
Et meurent les tyrans !