JOURNÉE TROISIÈME.
Scène I.
Ils ne sont pas encore venus à la junte[1] ?
Pas encore.
Cependant notre péril augmente à chaque instant.
On vient d’avertir le gros du peuple.
Frondoso prisonnier dans la tour… et ma fille captive entre les mains des méchants… Ô mon Dieu ! si ta pitié ne vient nous secourir…
Pourquoi, Estévan, pousser ces exclamations, lorsque le secret importe tant au succès de notre cause ?
Hélas ! je suis étonné de pouvoir me contenir.
Ma foi, moi aussi, je veux être de la junte.
Honorables laboureurs, un homme dont les larmes baignent les cheveux blancs vous demande quelles funérailles vous voulez faire à votre patrie déjà perdue ; et si vous parlez de lui rendre les honneurs funèbres, je vous demanderai si cela est possible, puisqu’il n’en est aucun parmi nous que ce barbare n’ait déshonoré. Répondez : en est-il un seul parmi vous qui n’ait été offensé soit dans ses biens, soit dans sa personne, soit dans son honneur ? À quoi nous sert de gémir les uns sur les autres ? Qu’attendons-nous ? Faut-il endurer encore de nouveaux malheurs ?
Nous les avons tous éprouvés. Mais puisque maintenant les rois
- ↑ No han venido a la junta ?