Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
LE CHIEN DU JARDINIER.

Octavio.

Nous avons du temps pour apprendre la vérité.

La Comtesse.

Du temps ! du temps ! — Vous êtes singulier, Octavio.

Octavio.

De grâce, madame, dormez maintenant, et demain tout s’éclaircira.

La Comtesse.

Non. Comme je suis Diane, comtesse de Belflor, je ne me coucherai pas que je ne sache ce qui en est. Qu’on appelle toutes mes femmes.

Fabio sort.
Octavio.

Quelle nuit vous allez passer !

La Comtesse.

Je pense bien au sommeil avec un semblable souci !… Un homme dans ma maison !

Octavio.

Il serait plus prudent, à mon avis, d’aller aux informations et de faire secrètement des recherches.

La Comtesse.

En vérité, Octavio, vous êtes d’une prudence incomparable, et dormir sur une pareille aventure serait le comble de la prudence !


Entrent FABIO, MARCELLE, DOROTHÉE et ANARDA.
Fabio.

Vos autres femmes sont toutes couchées : je ne vous ai amené que vos femmes de chambre, qui seules peuvent vous donner quelques renseignements, car elles sont les seules qui aient pu entendre quelque chose.

Anarda, à part.

La nuit sera orageuse. (Haut.) Votre seigneurie désire-t-elle rester seule avec nous ?

La Comtesse.

Oui, sortez tous les deux.

Fabio, à Octavio.

Le bel interrogatoire !

Octavio, à Fabio.

Elle est folle.

Fabio, à Octavio.

Elle me soupçonne, je crois.

Octavio et Fabio sortent.
La Comtesse.

Approche, Dorothée.

Dorothée.

Me voici à vos ordres.