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L’Infant, à part.

Elle est vraiment divine, et je commence à ressentir de l’amour pour elle.

Le Roi.

Veuillez ordonner, duchesse, que l’on amène les fiancés. Je suis impatient de terminer ce mariage ; car je le considère comme de bon augure pour un autre que je compte faire bientôt.

La Duchesse.

Vous allez être obéi, sire. — Venez, Leridano et Martin, chercher les fiancés. (Bas, à Leridano.) Rappelez-vous ce que vous m’avez promis.

Leridano.

Je ferai pour vous, madame, tout ce que vous voudrez.

La Duchesse, le Comte et Leridano sortent.
L’Infant, à part.

J’admire avec un plaisir toujours croissant, avec une joie nouvelle et inconnue la beauté de cette dame. On a bien eu raison de la nommer Fleur-de-lis. Elle surpasse même en blancheur et en éclat la fleur dont elle porte le nom. C’est pour elle que je devrais soupirer, c’est à elle que je dois adresser mon amour… Maudit soit le temps où je rendais des soins à une femme dédaigneuse ! maudit soit le temps où je ne connaissais pas encore celle qui règne désormais sur mon âme !


Entrent LE COMTE, LERIDANO, LA DUCHESSE et LAURA, suivis d’une troupe de Villageois qui chantent.
La Duchesse est vêtue en paysanne et son voile est abaissé sur son visage.
Plusieurs Villageois, chantant.

Jamais pareille mariée
N’avait paru dans la contrée ;
Dieu bénit le moulin !

D’autres Villageois, chantant.

Si rien n’est aussi parfait qu’elle,
Il fallait qu’elle fût bien belle
Pour un si grand parrain !

Chœur des Villageois.

Jamais pareille mariée
N’avait paru dans la contrée ;
Dieu bénit le moulin !

Le Roi.

Vive Dieu ! cela va bien ; cela est d’un bon augure pour l’avenir. Il n’y avait qu’une mariée tout à l’heure, et maintenant en voilà deux.

Leridano.

C’est que, voyez-vous, sire, les amandiers de mon jardin produisent des amandes jumelles, et il y avait deux mariées dans la même coquille. Comme vous honorez et protégez la noce, Melampo et Martin épousent ces deux demoiselles qui sont mes filles.