Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Comte.

Voyez, elle traverse le sentier.

Rufino.

Vous avez là une marraine de renom ! Et à quand la noce ?

Le Comte.

On prépare tout en ce moment.

Rufino.

Je m’en vais parler à la duchesse. Adieu.

Il sort.
Le Comte.

Pourquoi donc vous cachez-vous le visage de votre main, comme si vous n’étiez pas suffisamment masqué par la farine ?

L’Infant.

Parce que cet homme me connaît. — Mais regarde.

Le Comte.

Quoi donc ?

L’Infant.

Où va le roi avec sa suite ?

Le Comte.

S’il passe le pont, c’est pour aller au jardin de la duchesse.

L’Infant.

Tu as raison, pardieu ! le roi et sa bru vont au jardin de la duchesse.

Le Comte.

Sans doute qu’ils y passeront la nuit.

L’Infant.

Vive Dieu ! je me réjouis de voir à mon aise, sous ce déguisement, l’épouse du prince. — Voici la duchesse, Martin.

Le Comte.

Leridano l’accompagne.


Entrent LA DUCHESSE et LERIDANO.
La Duchesse.

Comment ! le roi entre chez moi sans permission ?

Leridano.

Oui, madame, et de plus il vient pour coucher cette nuit à la ferme.

La Duchesse.

Il faudra d’abord que j’y consente.

Leridano.

On ne peut guère refuser un pareil hôte.

La Duchesse.

Quels sont ces gens-là ?

Leridano.

Madame, c’est Martin et Pascal.

La Duchesse.

Eh quoi ! Martin, Pascal est devenu votre ami inséparable ?