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Leridano.

Oui, madame.

La Duchesse.

Et avec qui ?

Leridano.

Avec un garçon qui l’adore depuis deux ans.

La Duchesse.

C’est trop juste. Eh bien ! je serai sa marraine. J’irai demain au moulin ; ayez soin de tenir le jardin en bon état.

Leridano.

Sur ma foi ! il réveille les fleurs par son odeur divine, et il les fait pousser jusque dans le chemin.

La Duchesse.

Tu viendras avec moi, Theodora.

Theodora.

Volontiers, madame.

Le Comte, à Leridano.

Vous devez être content à cette heure ?

Leridano.

Quel est ce compagnon ?

Le Comte.

Un ami de mon pays.

Leridano.

J’espère, Martin, que tu n’en voudras pas à Laura, que tu banniras la rancune et que tu useras tes souliers à la danse.

Le Comte.

Nous danserons tous comme des perdus, et surtout avec cette marraine.

Leridano.

Tu as donné le compte de la farine ?

Le Comte.

Servez donc les vieux ingrats !

Leridano.

Et tu as amené les charrettes ?

Le Comte.

Oui ; mais les mules les traîneront.

Leridano.

Ce sera là une noce !

Le Comte.

Vous verrez, not’maître ; j’y casserai six paires de castagnettes.

Leridano.

Dieu vous garde, madame !

La Duchesse.

Adieu, Leridano, — adieu, Martin. — Et vous, Pascal, n’y revenez plus.

La Duchesse et Theodora sortent d’un côté, et l’Infant, le Comte et Leridano d’un autre.