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LES COMITADJIS

dépassant la cinquantaine sont nés à Sofia, village turc. La voiture tourne à gauche, entrée de la petite capitale européenne. Tout y était en place comme voilà dix ans, jusqu’aux corbeaux serrés sur les encorbellements, frise ignoble et vivante entourant les maisons. Qu’espèrent-ils donc avec tant de persévérance ? Est-ce vous, petites bêtes immondes, qu’il convient d’interroger en arrivant ici ?

Voici le palais royal, je suis chez moi… Je veux dire que j’approche. L’hôtel était là, jadis, en face. Il y est toujours. Salut, ô ma demeure !

Un peu plus tard, vers dix heures, après avoir parcouru la ville autant dire déserte, m’étant arrêté, faute de mieux, sur un banc du square de la rue du Tsar-Libérateur, je m’écriai : « Eh bien ! voilà ! »

Triste exclamation d’un homme au pied du mur !

En effet, je n’étais pas ici pour acheter du tabac. Je ne venais pas davantage déposer une nouvelle bombe dans la cathédrale Saint-Alexandre Newski. Je n’attendais rien du roi, ni du président du Conseil, ni du ministre des Affaires étrangères, lesquels ne m’attendaient pas non plus. Où donc se cachait ce qui m’attirait en ces lieux ? C’était une institution mystérieuse, propriété pri-