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LES COMITADJIS

son filleul, le conduisait à l’église de Monastir où le pope, ayant couché en croix son revolver et son poignard, lui faisait étendre sa main calleuse et jurer qu’il servirait ou périrait.

Vinrent les épreuves de la fidélité et de la capacité. Un recueil de chants révolutionnaires était confié aux candidats avec ordre de le lire, de le cacher des Turcs et de le repasser à un frère. Un journal lithographié suivait les mêmes voies. Les exécutants intelligents étaient jugés dignes de recevoir une arme ou de la transporter. On leur donnait un fusil. Les armes venaient de Belgique, d’Albanie, de Turquie, de Grèce, en contrebande. La caisse noire était riche, des sanctions brutales frappant le contribuable inattentif.

Le fusil transformait le manant.

Sur ces bases l’Organisation bâtit.

La Macédoine, en ce temps, était un pays d’épouvantable misère. La malaria dévorait le père, la mère et l’enfant. Les poux seuls étaient généreux envers les habitants, ils ne les chassaient pas de leur demeure, consentant à vivre