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LES COMITADJIS

Liberté ou la Mort » ? — C’est pour le comitadji ! », répond la frêle innocente. Et les gars chantent : « Ne regrettes-tu pas ta mère ? — Non ! ma mère c’est mon sabre. — Ne regrettes-tu pas ta sœur ? — Non, ma sœur c’est mon fusil. — Ne regrettes-tu pas ton village ? — Non, mon village c’est la montagne ! » Et cette légende : une jeune fille marche devant un jeune comitadji ; elle est belle, elle lui inspire des pensées d’amour. Alors le mâle lui dit : « Que fais-tu sur mon chemin ? Disparais. Ne sais-tu pas que j’ai déjà assez de souci avec la Macédoine ? »

Le pays lui-même parle d’eux. Là, les monuments à la mémoire de leurs victimes ; là, les monuments en l’honneur de leurs héros.

Le territoire est-il chauve ? C’est que les Turcs l’ont rasé parce que les comitadjis, autrefois, s’y réfugiaient. Voyez ce monastère qui, pour ne pas glisser plus bas, s’accroche farouchement à la montagne. Eh bien ! il hébergea des moines comitadjis. Que porte cet arbre dans son écorce ? Est-ce un poème champêtre ? Ce sont les dernières paroles d’un haïdouc pendu sous son feuillage. Où donc le plus grand pèlerinage bulgare conduit-il, chaque année, les foules recueillies ? Vers la niche d’un saint ? Non pas ! Mais là-bas, en Macédoine, au delà de Melnik, ce bagne byzantin, par des sen-