Le lieutenant saute sur l’accusation et, déjà s’écrie :
— Je n’ai pas porté d’habit civil depuis 1924 !
— Encore ta gueule ! coupe Markoff. Voilà du papier (il lui remet un bloc-notes), écris ta confession.
Et on le laisse avec un barbu armé.
— Écris, dit le barbu, que c’est le colonel Marinopolski qui te livrait les documents.
Le colonel Marinopolski est un adversaire des terroristes macédoniens.
Le lieutenant Alexeïeff fait une lettre à son général, une lettre à son colonel, une lettre à sa femme. Dans chacune, il crie au secours. À minuit, Markoff revient au moulin. Il prend les lettres, les lit, les déchire et, à bras raccourcis, il tombe sur Alexeïeff.
— Je vais te dégrader, lui dit-il. Un traître ne doit pas mourir dans le costume militaire !
L’autre dit :
— Je suis un officier, je veux mon général, je veux mon colonel, je veux mes pairs.
D’un coup de tête, le comitadji défonce la poitrine de l’officier.
Alexeïeff passera la nuit à se remettre.
Le lendemain matin, le délégué du Comité révolutionnaire macédonien opère une nouvelle en-