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LES COMITADJIS

la peine de le reconstituer. Mais passons. Minchinoff conduira le pénitent sur le chemin du repentir. D’un dégoûtant il va faire un héros. Dans son antre Vantché est prévenu. Il sait que, pour le mieux servir, un homme a feint d’accepter de le tuer. Il attendra cet homme.

La police secrète serbe, voit son messager se mettre en route. De Belgrade il gagne Salonique, de Salonique, Andrinople ; d’Andrinople, Sofia. Bien joué ! Ladite police secrète approuve la ruse de l’agent. Il pourra montrer ses ailes à la Bulgarie, l’oiseau ne viendra plus de Serbie, mais de Turquie.

Bref, l’homme chargé de honte arrive à la porte de la caverne. Il frappe. Ivan Mikaïloff ouvre. Ici le rideau tombe.

Neuf jours après, Avala, l’agence officielle serbe, annonce l’assassinat d’Ivan Mikaïloff. À Belgrade, les journaux lancent la nouvelle. Des correspondants racontent le fameux attentat, les détails abondent. L’holocauste eut lieu près de la frontière, où le haïdouc s’écroula entre deux larrons, ses suiveurs.

Pendant ce temps, victorieux, Ivan Montchiloff revient en Serbie. Il y connaît subitement la considération qui, ailleurs, dut entourer saint Michel après qu’il eut terrassé le dragon.