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LES COMITADJIS

patron répond à votre appel en vous mettant sous le nez un revolver en verre ! Voilà qui en dit plus long qu’une conférence de spécialistes sur la question des Balkans !


Ce soir-là, mes compagnons et moi avions arrêté notre course à Svetivratch. Svetivratch voulant dire Saints Médecins, il ne faut pas vous imaginer que nous étions malades. C’était comme ça, une idée à nous. L’état-major terroriste du district nous avait reçus comme nous avaient reçus tous les autres états-majors de tous les autres districts. Aussi, à huit heures, par la grande nuit de ces villages obscurs et toujours turcs, notre groupe gagna-t-il ce qu’ici on appelle un restaurant.

La terre ést remplie d’endroits qui vous donnent l’impression que vous êtes arrivé au bout de votre course. Cette salle de Svetivratch me sembla l’un de ces bouts du monde. Ma tâche était accomplie : c’était bien là ce que j’avais voulu voir. Une terrible clientèle y mangeait, y buvait, y fumait.

Sur le mur, trois portraits : au milieu, le ventre bardé de cartouchières, la tête sous sa tiare, Todor Alexandroff, le grand haïdouc ; à sa droite, Boris, le roi ; à sa gauche, une jeune fille,