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LES COMITADJIS

chose. » Celui-la pourra toujours partir. Il atteindra Barakovo. Là, des inconnus l’aideront à tourner sa voiture.

Le Comité révolutionnaire est maître dans le fief. On n’entre que s’il le veut.

Aussi, arrivé à Gorna-Djoumaya, m’inclinai-je vers mes amis et leur dis-je : « Merci ! ».

Et l’auto s’arrêta sur la place principale.

Dix personnages étaient, en son milieu, au port d’arme. On eût dit le préfet, le maire, les adjoints, les notables. Les commerçants se tenaient sur le devant de leur porte. Et les enfants s’efforçaient de tout voir, à distance respectueuse du groupe officiel.

— Peut-être attend-on le roi ?

Non ! c’était pour nous. La délégation entoura notre char triomphal. Aucune petite fille ne nous présenta de bouquet, c’était un trou dans la cérémonie. Quel beau discours aurait pu faire la plus brillante élève de l’école communale, une bien timide jeune demoiselle : « Au nom du Comité révolutionnaire macédonien, ici dans ses murs, je viens vous offrir, monsieur le voyageur, cette jolie bombe d’honneur, fleur de nos champs tourmentés. Puisse Notre Seigneur Jésus-Christ vous accorder assez de grâce pour comprendre la pureté des intentions de nos papas. Malgré