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LES COMITADJIS

peuvent se dérouler de cette sorte dans un pays averti et qui possède une police ? Que puis-je à cela ? C’est ainsi, au grand jour.

Après deux heures d’attente, les guetteurs comprennent que le moment historique approche. En effet, de leur retraite discrète — ils ne sont tout de même pas restés au milieu de la rue — ils voient venir les suiveurs des condamnés. Un suiveur n’est jamais en retard au rendez-vous. Son apparition fixe la sortie du patron.

La porte s’ouvre. Thomalewski et Bogdaroff sont maintenant sur le trottoir. Le « montreur » rejoint les bourreaux : « Les voilà, dit-il, tuez-les. Ce sont ces deux-là, le petit et le grand. » Les tireurs gagnent du terrain, ils s’en vont, répétant sans doute : « Le petit et le grand. »

Ils se retournent. Le couple mal assorti est à leur portée. Ils tirent. Les deux hommes tombent, morts.

Le « montreur », qui s’était éloigné, entend les détonations. Il se précipite dans un café et téléphone : « C’est fait ! »

L’Orim prévient les journaux. La joie est dans l’antre. On boit de la slivovitza. Mais, coup de théâtre ! Un messager accourt et lance : « On s’est trompé ! »

Les assassins néophytes avaient bien tiré sur