Page:Londres - Les Comitadjis ou Le terrorisme dans les Balkans, 1932.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
LES COMITADJIS

— Apportez-moi l’album des condamnés, aurait dit Mikaïloff au garçon de bureau revêtu d’une armure.

Tandis qu’il eût feuilleté le livre, Karadjoff, l’homme d’âge au sens rassis, m’eût entrepris de cette manière :

— Pourquoi vous adresser à nous et non à l’autre fraction du comité ? Êtes-vous sans savoir que nous avons des frères ennemis ? Les Protoguerovistes nous tuent aussi, nous les Mikaïlovistes ?

Ivan Mikaïloff m’eût invité à monter sur l’estrade et, me désignant une dizaine de photographies :

— Choisissez. Lequel voulez-vous ?

D’un geste d’horreur je me serais voilé les yeux.

— Parlitcheff ? Poppchristoff ? Koulicheff ?

— Pitié pour eux !

— On vous trouvera une victime. Après-demain, cela vous convient-il, à 10 h. 30 de la matinée, devant le bar Phœnix, boulevard Dondoukoff ?

— En plein centre ? En plein jour ? Au milieu de la foule ?

— Un endroit en vaut un autre. Soyez à l’heure, nous sommes l’exactitude même.

— Ivan Mikaïloff, lui eussé-je dit encore,