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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

moindre éducation. On entre dans le grand monde : grands voleurs, grands ruffians. On écoute, la chanson des exploits des aînés. En France, avec une femme, on vit mal, en Angleterre on vit bien. On apprend cela !

Comment nous avons débuté dans l’exportation ? Qui voulez-vous qui vous conte son histoire ?

— Raconte la tienne, toi qui sais t’exprimer, dit Vacabana.

— Eh bien ! la mienne…

Et Victor le Victorieux commença ce récit :

— J’étais à Poissy. Ma femme m’avait d’abord assisté (avait continué de lui donner de l’argent), puis je la perdis. Un autre me la prit. Puis je quittai la Centrale, puis évidemment je partis en chasse. Je trouvai ce qu’il me fallait à la sortie d’une usine de casquettes à Belleville. C’était quelque chose qui ne devait pas avoir dix-sept ans. Je tombai dessus. Je fis le nécessaire. Je la débarrassai de sa mère qui ne valait pas la peine. J’avais mon plan. Les leçons de Poissy m’étaient bien entrées dans la tête. Je lui dis que j’étais électricien, qu’on allait partir pour Londres, qu’on gagnerait bien.