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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

demandai s’il recevait votre correspondance. Je dois lui rendre justice : il hésita. Une lettre ! lui dis-je, une seule !

— Apportez-la !

Pour sa peine je lui achetai le Courrier de la Plata.

— Alors je suis dans le milieu du cadre ?

— Tel que je vous vois.

— Merci !

— Maintenant, dis-je, à mon tour. D’abord où allons-nous ?

— J’ai pensé qu’une promenade d’une heure par ce beau matin du Sud…

— Bien.

— Va dans le bois et marche lentement.

À la voix du maître le chauffeur inclina la tête.

— Écoutez-moi.

Je lui dis le but de mon voyage. J’ajoutai :

— Comprenez-vous ce que je veux ? Vivre parmi eux. Étudier leurs mœurs obscures comme s’ils étaient des insectes et que je fusse un peu savant. Descendre dans leur milieu comme je monterais dans la lune pour dire après ce qui se passe dans ces profondeurs. Êtes-vous l’homme à enfoncer la porte ?

— Je suis cet homme. Nous allons marcher, voulez-vous ? Nous promener dans la Roseraie. La voiture nous attendra là.

— Bonne idée !