Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Si elle veut, dans deux ou trois ans, elle pourra retourner en France. Je lui mettrai de côté sa part d’argent.

— On en enverra à ma grand’mère avant !

— Avant et après, tous les mois. J’aime les filles comme toi qui ont du cœur. Je lui ai acheté deux belles robes, hier.

Elle alla les chercher pour me les montrer.

— Elle n’en voulait qu’une ! Il fallait envoyer l’argent de l’autre à la grand’mère. Elle ne mourra plus de faim ta grand’mère, je te le dis.

Elle l’embrassa.

— Travaille bien ! Je reviendrai cette nuit avec toi.

Nous sortîmes.

La rue était vide et sans lumière et le quartier lointain.

Le bruit de la machine à coudre recommençait.