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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

C’était une grande pièce, peu meublée. La lampe du plafond, descendue au-dessus de la machine, n’éclairait bien que la jeune travailleuse.

— C’est moi ! fit-il.

Elle sursauta.

— Voyez ! elle prépare sagement son petit linge.

On ne se présenta pas davantage, n’étions-nous pas de vieilles connaissances ?

— J’ai fait quatre chemises, déjà.

— Tu n’en as jamais eu autant ?

— Non !

Il lui donna un paquet de bonbons anglais.

— Eh bien ! embrasse-moi !

Elle avait dix-neuf ans. C’est tout ce qu’elle avait… avec sa grand’mère !

Je lui demandai si elle était contente.

— Il faut bien ! dit-elle.

— Vous n’avez pas envie de repartir ?

— Oh ! je suis bien raisonnable !

L’Ours :

— Elle n’ignore pas que je vais faire d’elle une grande fille. Que je l’ai déjà prise en amitié.

— Il m’emmène au cinéma toutes les après-midi.

— C’est pour l’apprendre la langue.

— Mais c’est pas défendu. Si ça m’amuse aussi ?

Le chapeau était sur le lit et le point d’interrogation toujours sur le chapeau…