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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

il fallait vivre à trois. Alors ma mère partait travailler, qui ne pouvait seulement plus marcher. Non ! Non !

— On n’a aucun droit sur vous. Vous avez vingt et un ans. C’est seulement au nom de votre mère.

— Faut pas lui dire ce que je fais. Vous devriez même lui écrire que je suis très sérieuse. Tout ça, c’est la jalousie des gens de la maison parce qu’aujourd’hui elle mange et qu’elle va chez le pharmacien. C’est moi qui veux rester ici, c’est moi ! Dans deux ans j’aurai cent cinquante mille francs. Je rentrerai. J’achèterai une petite boutique. Je ne verrai plus souffrir les miens.

— À cela nous ne pouvons rien. Nous pouvons seulement vous délivrer de l’homme qui, peut-être, vous tient par la menace.

— Ce n’est pas vrai ! Il m’a même dit, l’autre jour, après la séance du Consulat : pars si tu veux partir. Mais si tu ne veux pas ne crains rien. Et si c’est lui qui a fait la lettre, c’était la lettre que je voulais écrire.

Ce n’est pas vous, dit-elle, qui viviez avec ma misère.


Cinq jours plus tard, Vacabana dit Le Maure m’amenait « l’homme » de mademoiselle Rubis.