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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

en plus, qu’elle ne soit la victime de la traite des blanches. En effet, j’ai reçu des nouvelles de mon enfant, et dans l’enveloppe il y avait encore quatre billets de cent francs pour me soigner et bien faire élever son petit frère, et nous acheter des médicaments. Je ne connais pas votre pays, mais il me paraît impossible qu’une couturière gagne des sommes aussi considérables. Je vous en supplie, monsieur le Consul, etc… »


— Écoutez, dis-je au Consul et au Chancelier, vous ne pouvez cependant passer votre existence dans les Prostibulos. Que dirait le Quai d’Orsay ? Tandis que moi ! De plus, au point où vous me voyez, je ne puis guère me mouiller davantage. Donnez-moi la lettre. Je vais aller voir l’enfant.

Et je pris le chemin du 2016 Uruguay.

Honneur aux fonctions de reporter qui conduisent, comme vous le voyez, à l’apostolat !

Par le cheval blanc d’Henri IV, par la barbe de Léonard de Vinci, par la cigarette tombante de M. Aristide Briand, je ne pourrai jamais, jamais, jamais m’habituer à Buenos-Aires. Au milieu de tous ces carrés, on se sent l’âme d’un fauve qui se promène derrière ses grilles. On peut voir la vie en rose, on peut la voir en noir, mais en carrés !

Enfin ! ce n’était pas trop loin. J’arrivai.