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le juif errant est arrivé

rencontré qu’un autre Français à Mukacevo, M. André Spire !

— Il y a bien des perroquets, dis-je, pourquoi n’y verrait-on pas de Français ?

Ils me répondirent que les perroquets n’étaient pas rares ici. Des gaillards qui cherchent à vous faire croire que les perroquets vivent dans les Carpathes ne sont pas à négliger. Je les priai de s’asseoir.

— Je viens voir les Juifs, leur dis-je.

— Moi, je m’appelle Ben, fit le roux et mon ami, Salomon !

— Alors, Chalom !

Ils répondirent :

Chalom !

Je voulus savoir pourquoi ils n’avaient point de papillotes. Ils me demandèrent si les Juifs de France en portaient.

Je m’informai de leur profession. Ben était entraîneur électoral et Salomon agent d’assurances. Sans doute assurait-il la virginité des barbes et les queues de lapin des chapeaux ? Ils s’accoudèrent à la table et me dirent que tout ce que j’avais vu à Mukacevo n’était rien. Il fallait parcourir la montagne, où les Juifs sauvages étaient nichés. Mes