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le juif errant est arrivé

et émouvant esprit balaya vingt siècles d’un revers de pensée. Tu rentrais chez toi comme ces ci-devant derrière Louis XVIII, sans demander à connaître celui qui, depuis ton départ, avait acheté ta maison. L’insolence n’est pas toujours une mauvaise chose, encore faut-il qu’elle s’adresse aux grands !

Tu en avais assez d’être sous la botte. Chacun comprendra qu’il est agréable de redresser son nez. Mais quand on va le nez en l’air, on ne voit plus ce qui se passe à ses côtés. Juif errant, le lord anglais avait retiré son bras !

Toi, rasé, tondu, ton caftan jeté aux orties, le cou libéré dans le col à la Danton, tu faisais le beau parmi les vilains !

Ne nie pas. Je t’ai vu. Tu te promenais derrière un drapeau, en capitaine de football, droit comme un vieux pompier ! Quand on a si longtemps inspiré la pitié, il est tentant de vouloir inspirer le respect. Mais à l’heure où l’on fait peau neuve, mon ami, on ne se met pas à son balcon, autrement on attrape des maladies graves.

Et tu étais là, accoudé à la rampe, criant à tout venant tes secrets. Général en chef, tu distribuais tes plans de bataille dans le camp ennemi. Cette année, tu ramasserais un million de livres de plus