Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/302

Cette page a été validée par deux contributeurs.
301
le juif errant est arrivé

Sans doute est-il suffisant de dire qu’être juif ne signifie pas être poète. Sous Godefroy de Bouillon, tous les chrétiens ne furent pas des croisés. Les Juifs-Français qui regardent du côté de la Palestine le font de loin et par le petit bout d’un puissant télescope.

Plaçons donc la question juive où elle est : en Pologne, en Russie, en Roumanie, en Tchécoslovaquie, en Hongrie. Là, erre le Juif errant. Le Juif de ces pays est aux autres hommes ce que le chien fou des bleds africains est aux autres chiens. On l’éloigne des maisons. Il rôde, cherchant sa nourriture. Tente-t-il de s’approcher de la ville ? Les citadins le couchent en joue. Sortons un peu de nos frontières. Le monde ne tient pas dans la carte de France. Il est un drame à notre époque, un vieux drame soudainement rajeuni, un drame poignant : le drame de la race juive.

En Russie, les Juifs attendent d’être égorgés. Le jour où les Soviets céderont le terrain, les Croix-Rouges pourront préparer leurs ambulances. La meute aryenne jouera des crocs.

Haine sur eux en Pologne, haine sur eux en Roumanie. Haine solide qui les recouvre comme d’une dalle… à perpétuité ! Aux Marmaroches, au fond de la grande fosse des Carpathes, d’où, les