Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
233
le juif errant est arrivé

Ils ne longent plus les murs, ma parole ! Ils marchent d’un pas militaire, au bon milieu du trottoir, sans plus s’occuper de céder la place au Polonais, au Russe ou au Roumain. Miracle ! les épines dorsales se sont redressées. Tous les dos ont rejeté l’invisible fardeau de la race. Je ne leur produis plus aucun effet. Nul œil ne m’examine en coulisse. Maintenant c’est moi qui m’arrête, interrogateur. Eux vont, le regard fier et froid. De temps en temps apparaît un être extraordinaire : un caftan, une barbe, des boucles ! Les autres, en le croisant, haussent discrètement les épaules. Quel est ce fantôme ?

Et les Juives ? Elles ont jeté leur perruque aux ordures, coupé leurs cheveux et mis leurs seins au vent !

C’est une métamorphose.

Avenue Herzl ! Boulevard Edmond-de-Rothschild ! Rue Max-Nordau ! La synagogue, monument central, que l’on achève, semble tout dire. C’est le drapeau flottant sur le camp. Le drapeau unique, sans rival. Nulle croix dans son ombre, nul minaret dans son rayon. Ainsi jadis, à Jérusalem, était le Temple avant le Saint-Sépulcre et avant la mosquée d’Omar.

D’abord vous avez pensé que Tel-Aviv, si