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le juif errant est arrivé

Traînant les chaises, les femmes se précipitent devant le meuble.

Un homme entre :

— Monsieur le fonctionnaire, nous ne parlions que le russe voilà dix ans. Sachant que la Pologne serait heureuse d’entendre les Juifs parler polonais, nous avons appris le polonais. Cela ne vaut-il pas quarante zloty ?

— Monsieur Rappoport, je fais enlever vos meubles.

L’homme jette un cri de pitié. Le fonctionnaire et le cocher rient.

— Qu’a-t-il dit ?

Il plaint le cheval. Il dit : Pauvre cheval polonais, avec toi, bête innocente, nous allons partager le mal !

Rappoport extrait dix zloty de la poche de son caftan et dit que si l’honorable fonctionnaire veut bien repasser dans un mois, il lui donnera peut-être plus qu’il ne demande, car il a de grandes idées commerciales, et d’ici là il sera sans doute plus riche que tous les usuriers, ses compatriotes, qui habitent déjà rue Sainte-Croix.

Le fonctionnaire accepte.

Deuxième étage. Là, si les renseignements sont